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On s’imagine souvent que la prise de décision en équipe peut être source de tensions lorsque le consensus n’est pas atteint, ou de frustration lorsque tous les avis n’ont pas été suffisamment pris en compte… A contrario, on n’imagine moins bien qu’une décision ayant reçu l’aval de tous soit finalement néfaste pour l’équipe.

C’est ce qu’on appelle le paradoxe d’Abilene.

Ce concept a été théorisé par le sociologue Jerry Harvey dans le cadre d’une étude des mécanismes de prise de décision au sein d’un groupe. Par peur d’offenser autrui ou de se contredire, chacun n’ose pas exprimer son refus face à une décision à prendre, si bien que chacun approuve une décision qui ne lui convient pas. De cette insatisfaction individuelle peut naitre une frustration collective et il est certain que la cohésion d’esprit en est fragilisée. Ce paradoxe met aussi en avant la pression que peut exercer le groupe sur l’expression des avis personnels qui mène à une situation absurde où se mêlent frustration, malaise et ressenti.

Nombre d’organisations sont confrontées à cette situation, elles peuvent en avoir conscience ou pire encore, ne pas l’avoir encore détectée. Dans ces deux cas, l’efficacité du collectif est impactée et chacun tend à s’enfermer et à se désolidariser du groupe.

Quelles sont alors les bonnes pratiques pour prévenir ou corriger cette situation absurde ?

  1. Définir des rôles et responsabilités clairs au sein de l’équipe : chacun connaît son périmètre d’intervention et ce qui attendu de lui. Ainsi, l’individu s’implique davantage, se sent valorisé et concerné et son travail coïncide mieux avec les objectifs individuels et collectifs.
  2. Respecter les avis divergents et promouvoir un débat sain et constructif : loin de se satisfaire d’une décision rapide et unanime, il convient au contraire de favoriser la conversation et la confrontation d’idées. Dans ce cadre, lors d’une prise de décision, il est alors recommandé à l’animateur de jouer l’avocat du diable vis-à-vis des participants afin de les pousser à argumenter et approfondir leur réflexion.
  3. Partager les responsabilités : quand une équipe est prise dans ce paradoxe, la tendance générale face à une mauvaise décision est de rejeter la faute sur autrui. Or, en tant que membre d’une équipe, les victoires comme les échecs doivent être partagés
  4. Présenter ce paradoxe et ces conséquences à l’équipe : ayant conscience des impacts de cette situation, les membres de l’équipe sont plus vigilants à exprimer leurs opinions quand bien même, elles seraient divergentes ou contradictoires avec les autres.

Si, amis lecteur, vous souhaitez en savoir plus ou si vous pensez être confrontés à ce paradoxe, n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter. Nous serons ravis d’échanger avec vous.

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